De nombreux salariés, notamment dans les TPE, reconnaissent souffrir de difficultés psychologiques au travail.

Le niveau de bien-être en entreprise ayant un impact direct sur la performance des salariés, ainsi que sur leur attitude envers leur employeur, une restructuration de la méthodologie managériale connait un essor début 2022.

Notre époque connait une multitude de changements fondamentaux qui suscitent ambivalence et incertitude auprès des salariés. En effet, pour bon nombre de salariés, le travail devient digitalisé, hybride, voire intégralement délocalisé. Ce changement est perçu positivement pour la moitié des salariés qui y voient une flexibilité accrue. Cependant, 1 salarié sur 2 exprime des difficultés face à ces évolutions, perçues comme ayant un impact néfaste sur le bien-être moral/mental : isolement lié au télétravail, brouillage des frontières entre vie personnelle et professionnelle, obligation de se réapproprier son métier dans un environnement digital… Ce phénomène est davantage marqué chez les jeunes actifs, entre 18 et 24 ans, où le taux d’insatisfaction monte à 60%, avec le quart de ces salariés exprimant un véritable mal-être.

Sollicitations permanentes

De ceux qui vivent mal ces changements radicaux de la structure du travail en entreprise, seuls 7 % franchissent le pas pour en parler à leur hiérarchie.

Heureusement, cette problématique n’étant pas passée inaperçue auprès des employeurs, des efforts ont été fournis afin d’améliorer la situation pour les employés en réduisant le stress psychologique associé à ces nouvelles conditions de travail.  54% des salariés estiment en effet que les entreprises prennent à cœur ces difficultés émergentes.

Les conditions de travail sont en cause majoritairement, au-dessus du métier en lui-même.

Pression, surcharge de travail, sous-effectif… Ajoutés aux sollicitations parfois permanentes liées aux outils numériques, c’est vite l’essoufflement. Les trois-quarts des salariés disent ainsi souffrir de fatigue. Et 52 % ont perdu la motivation (une donnée qui monte à 62 % chez les 18 – 24 ans). Si le stress est un facteur évoqué par tous, d’autres points pèsent sur les salariés : manque de reconnaissance de la hiérarchie (68 %), difficulté à maintenir un équilibre entre vie professionnelle et personnelle (66 %). Face à cela, le fait de demander de l’aide, en consultant un spécialiste, entre petit à petit dans les mœurs, mais le cap n’est pas encore franchi par la majorité des personnes concernées.

Les TPE et PME n’échappent pas au phénomène. 73 % des cadres de ces entreprises avouent avoir expérimenté un phénomène de mal-être au travail et 63 % souffrent de stress, soit 10 % de plus que la moyenne des salariés du privé, en raison notamment de moments de forte pression, de difficultés à se déconnecter et d’objectifs ambitieux.

Pour y remédier, ils se prennent en main. 40 % d’entre eux font de l’activité physique régulière (24 % chez les autres salariés), 22 % modifient leur hygiène de vie (13 % chez les autres salariés), 34 % ont une activité de loisir (22 % chez les autres salariés).

Est-ce qu’on peut voir dans ces indices les prémices de ce qu’on appelle « la grande démission » ? 71 % des salariés ayant déjà fait face à une difficulté psychologique déclarent vouloir un changement dans leur vie professionnelle : reconversion, évolution de poste, changement d’entreprise. Dans le même temps, 85% déclarent que l’amélioration du bien-être mental au travail renforcerait leur fidélité à l’entreprise, et 86% des salariés affirment que leur motivation serait renforcée si leur entreprise mettait en place des actions concrètes.